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Les pirouettes vous racontent...
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11 novembre 2009

FAUT-IL M'APPRENDRE LA PROPRETE ?

petite_fille_sur_le_pot

La propreté, cela ne "s'apprend pas". Maman, je vais certainement te surprendre ou même te choquer mais tu sais, la propreté c'est comme la marche : ça ne s'apprend pas.
Par contre, ce que tu peux faire pour moi, c'est me mettre dans les meilleures conditions pour que j'acquière de moi-même, le moment venu, la possibilité et le désir de contrôler mes "sphincters". Et pour cela, il faut que je sois prêt physiquement et psychologiquement. Là comme dans tout mon développement, je vais suivre mon propre rythme. C'est pourquoi il est parfaitement inutile et peut être même ennuyeux que tu manifestes à ce sujet impatience ou inquiétude.

C'est moi qui déciderai du moment où je serai propre   

Je serai donc propre à 18 mois, 2 ans ou 2 ans et demi, nul ne le sait, c'est moi (du moins c'est ce qu'on peut souhaiter) qui vais décider du moment.
Il se peut que, ô surprise, je cesse de salir mes couches vers 1 an. C'est rare, mais si elle se fait spontanément, sans que tu interviennes, cette acquisition sera sans danger psychologique. A l'inverse, je peux encore porter des couches à 2 ans et demi sans qu'il y ait la moindre anomalie.
Mais si tu as un doute sur la fréquence, la consistance, le volume de mes selles ou de mes urines, ou bien s'il y a douleur, n'hésite pas alors à consulter le médecin.

Pour que je sois propre, il faut que je le puisse physiquement 

Tu sais bien que lorsque j'étais un bébé, mon système nerveux n'était pas achevé. Par exemple, les fibres qui transmettent de mon cerveau vers mes muscles les ordres concernant les mouvements volontaires (tels que marcher, se retenir, se relâcher) n'étaient pas encore fonctionnelles. Cette "maturation" se fait progressivement et ce n'est donc pas un hasard si l'âge de la marche et l'âge de la propreté se suivent d'assez près.

Ce n'est pas par hasard non plus si de plus en plus de médecins conseillent de ne me parler du pot que lorsque j'aurai monter tout seul trois marches d'un escabeau. C'est que cet exercice révèle simplement la maturité des fibres nerveuses dont je parlais plus haut.

enfant_et_journal

Pour que je sois propre, il faut que je le veuille

Faire dans le pot plutôt que dans les couches ne présente pas d'emblée que des avantages. D'abord, parce que je n'ai pas, comme vous, gêne ou dégoût... Le dégoût, je l'apprendrai, ce n'est pas une sensation spontanée. Il m'arrive même de rechercher, contrairement à ce que tu pourrais penser, le contact de la couche humide, tiède, visqueuse sur ma peau. C'est que, vois-tu, nous n'avons pas encore tout à fait la même notion du confort. Ensuite parce qu'être propre implique que je vais devoir renoncer à être changé, pommadé, parfumé, câliné partout par une maman douce et tendre. Et je n'abandonne pas ce merveilleux instants si simplement.

Mais toi, tu as peut-être constaté que justement, j'ai le sens du confort, que je crie chaque fois que mes couches sont sales. Ce n'est peut-être pas l'inconfort de la couche mouillée qui me fait pleurer. Une fois que tu auras éliminé avec le médecin toute origine médicale à ces cris, essaie de réfléchir à la manière dont se déroule le change. Ou bien encore demande à ma nourrice de le faire un jour devant toi, car mes cris sont peut-être une tentative de ma part de te faire comprendre mon appréhension, mon inquiétude à l'idée de recevoir des soins mécaniques, brutaux et dénués de tendresse.

Peut-être n'as tu simplement jamais pensé que j'étais si sensible à la manière dont on me change et que ce n'est pas seulement la qualité technique de ces soins qui me donne du bien-être, mais aussi les rires, sourires et "conversations" que nous échangeons à ce moment là.

Accéder à la propreté s'accompagne d'inquiétude et d'angoisse

Rappelle-toi, je n'ai pas dès la naissance une pleine conscience de l'unicité de mon corps. Pendant de nombreux moi encore cette sensation de former un tout unique restera une certitude fragile. En particuliers l'idée du dehors et du dedans. Je ne comprendrai que lentement que ce qui sort de mon corps peut être perdu sans dommage. Que ça n'est pas un morceau de moi qui s'en va.

Si tu exiges trop tôt et avec trop de sévérité que je sois propre, alors que je n'ai pas encore compris cette différence, je risque bien de garder longtemps le sentiment qu'à chaque séance de pot, je perds quelque chose de moi-même, et que cette perte est exigée par ceux dont je dépends tant pour l'affection que pour le simple bien-être physique.

Cette angoisse, tu l'as peut-être observée s'il m'est arrivé de faire une selle dans mon bain. C'est une expérience si inquiétante pour moi qu'il peut bien arriver ensuite pendant des semaines ou des mois de refuser avec terreur d'aller au bain.

t_choupi_va_sur_le_pot

Comment m'aider à devenir propre ?

Tu peux me proposer le pot lorque je manifeste le besoins d'uriner ou de faire une selle. Sans aucune brusquerie, ni précipitation, avec patience, tu vas me montrer le pot, me demander : "veux-tu aller sur le pot ?" et m'asseoir dessus. Peu importe si j'ai déjà fait tout ou partie. Au bout de quelques minutes, que j'aie fait ou non, n'hésite pas à me relever et à me remettre ma couche. Ce n'est pas le fait de supprimer les couches qui me rendra propre. Au contraire, chaque accident risque de provoquer un peu plus de tension car tu penseras certainement à la lessive qui t'attend. Alors le plus simple pour nous deux c'est de remettre ma couche. Et si j'ai fait dans le pot, de me sourire ou me complimenter pour manifester ton intérêt. Mais attention, pas d'extase, ce n'est pas un exploit et ne me laisse pas croire que c'estle plus grand évènement au monde, que c'est vital pour toi.

Essaie aussi de m'épargner les séances de pot interminables, à heure fixe, qui nous compliquent la vie. Une ou deux fois par jour pendant quelques minutes, c'est bien suffisant pour que je devine ce que tu attends de moi.

Car c'est ton désir de me voir propre que j'ai envie de satisfaire, mais mon "accord" sur ce point je ne vais certainement pas te le donner définitivement et sans retour. En dehors des inévitables "accidents" qui se produiront encore pendant quelques moi, j'aurai des périodes de refus obstiné. Même si tu ne comprends pas la raison de ce refus, il faut l'accepter et attendre que je change d'avis moi-même. A quoi servirait de chercher à vaincre ma résistance par des cris et des menaces ? Simplement à me donner le désir encore plus grand de te refuser ce cadeau, au risque même de faire de moi un constipé chronique.

enfant_sur_les_toilettes_gris

A mon âge, la constipation comme le refus de manger naissent d'un conflit entre toi et moi

Entre 18 et 24 mois, j'ai besoin de m'affirmer, d'exercer la maîtrise de mon corps, de décider de ce qui y entre, de ce qui en sort et à quel moment. J'apprends à disposer de ma bouche et de mon anus.

Je peux même te dire que si tu ne me parles jamais du pot, j'exigerai moi-même vers 2 ans- 2 ans et demi d'aller au cabinet comme toi ou papa.

Je demanderai même à faire pipi debout si je suis un petit garçon (prévoir une boite ou un petit banc pour que je sois à la bonne hauteur) ou assise si je suis une petite fille. Me proposer, me suggérer, m'inviter à faire dans le pot, voilà ce que tu peux faire pour que je décide un jour de te faire plaisir.

Mais comprends bien, tout cela n'est ni un dressage, ni même un apprentissage, c'est peut-être tout simplement de l'éducation.

Source : "J'ai un an" Christiane COLLANGE

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